Sabrina Letessier, gérante du Tibab Kebab

Le 25/03/2010 à 14h24 - Interview

La parité est un sujet très à la mode à la télévision, en politique, ...
Mais qu'en est-il dans le monde du kebab ? Force est de constater que les snacks et restaurants sont dans la majorité des cas tenus par des hommes, et il est assez rare de voir une femme aux commandes.

C'est pourtant le cas dans quelques commerces, et notamment chez Tibab Kebab, à Breil sur Merize, dans la région du Mans, avec Sabrina Letessier que nous avons rencontré afin qu'elle nous présente son projet, qui a vu le jour depuis quelques mois.

Pouvez-vous vous présenter, et nous décrire votre parcours avant l'ouverture de votre restaurant ?
Après avoir obtenu un BEP Compta, je me suis dirigée vers un Bac Action Commerciale, à l'age de 19 ans. J'ai ensuite travaillé à Paris dans les assurances, pour l'expérience, et j'aidais aussi mon beau-frère dans son kebab de temps en temps le weekend. Après 3 ans de métro-boulot-dodo, je suis revenue dans la région du Mans, ma ville natale, où j'ai été assistante commerciale dans différentes sociétés. Comme je suis une personne qui adore créer et entreprendre, j'ai un jour eu le déclic de créer mon kebab ! C'était juste un projet jusqu'au jour où la crise arriva, avec son lot de départs volontaires proposés par mon entreprise. J'en ai profité et j'ai sauté le pas : tout quitter pour me lancer !

Qu'est-ce qui vous a donné envie d'ouvrir votre propre affaire ? Pourquoi un kebab ?
J'en avais assez que mes responsables récoltent le fruit de mon travail, alors que c'est moi qui faisait le plus dur... J'ai eu l'idée du kebab, car j'avais déjà des bases sur Paris : de la famille dans le domaine et je connaissais des kebabiers pour m'entourer dans mon projet. En plus de mes bases commerciales, je savais également tenir un budget, et au niveau compta et gestion du personnel, je me suis fait aidée par ma soeur, qui a crée sa boite d'intérim. Mon projet dormait depuis 1 an, il était déjà bien avancé, mais il me manquait juste un lieu pour démarrer.

Combien de temps avez-vous mis pour réaliser votre projet ? Quelles ont été les principales difficultés que vous avez rencontré ?
Ca a été rapide : création de l'entreprise en Juillet, et ouverture en Septembre. Dès le 1er jour j'avais déjà mon étude de marché faite, et j'étais en négociation sur le bâtiment. Le projet était carré et il n'y avait plus qu'à trouver le local et l'aménager.
Je n'ai pas rencontré de difficultés majeures, car j'étais vraiment bien entourée ! La seule chose qui m'a fait perdre du temps, c'est la paperasse avec le pôle-emploi, pour récupérer le capital auquel j'avais droit pour me lancer.

Qu'est-ce qui différencie Tibab des autres restaurants kebab ?
On essaie de ne pas faire comme les autres, et surtout de ne pas reproduire les erreurs que les autres font. Nous sommes transparents au niveau de l'hygiène : la cuisine est ouverte, et tous les produits sont à la vue du client : salade, tomate, sauce, pain... le sandwich est fabriqué devant le client, et pas derrière un mur pour cacher la misère. Nous avons également une grande vitrine avec steaks, chicken chicka maison, gâteaux orientaux, et les sandwichs sont tous adaptables selon l'envie du client : avec du fromage, sans salade, sans oignon, frites sans sel pour l'un, peu de frites pour l'autre... nous sommes avant tout à l'écoute du client. Le pain est frais et fabriqué chaque jour, nous travaillons avec une boulangerie réputée : nous souhaitons proposer des produits de qualité avant tout. De plus, pour les personnes qui mangent sur place, nous offrons le thé à la menthe.

Nous avons également instauré un système de Drive, qui fonctionne le week-end, de nuit, entre 3h et 5h du matin, et qui permet d'accueillir les fêtards à la sortie des boites de nuit ! C'est le 1er kebab drive des Pays de Loire !
 
Et pour fidéliser les clients et mettre une peu d'animation, nous organisons régulièrement des soirées : lors de l'ouverture en septembre, il y'a eu 7 concerts gratuits, et plus de 400 personnes étaient présentes ! Du jamais vu pour moi !
Nous avons ensuite proposé des soirées couscous, un stage de hip-hop, et prochainement aura lieu une soirée tajine avec barnum et fiesta orientale, et également une soirée spéciale pour la fête de la musique en Juin prochain.

Mangez-vous souvent des kebabs vous-même ? Quel était votre restaurant préféré avant d'ouvrir le vôtre ?
J'en mangeais de temps en temps le week-end, comme tout le monde ! Mon préféré se trouvait à Paris, dans le quartier de Clignancourt.

Le kebab idéal pour vous, c'est....
Sauce blanche, sans oignon, avec frites croustillantes et bien garni !

Une anecdote particulière à nous raconter ?
Un jour une cliente arrive et quand je me retourne de la cuisson, elle a été surprise de voir une femme derrière le comptoir ! Je lui ai dit que quelque soit le métier, le sexe n'est pas important... tant que le sandwich est bon !

Un autre jour, une dame vient et me demande une assiette à emporter, ce que nous ne faisions pas. Mais elle avait amené sa propre assiette de chez elle ! Je lui ai donc dressé son assiette, et elle est repartie avec. Incroyable ! Depuis nous faisons des barquettes à emporter, c'est plus pratique.

Le mot de la fin ?
Je suis une femme, mais je suis quelqu'un de dynamique et je pense qu'à partir du moment où l'on y croit, on y arrive ! Je mange tibab, je dors tibab, je taffe tibab ! J'adore ce que je fais et cela se voit j'espère ! J'aimerai même un jour créer une franchise Tibab...


Nous félicitons Sabrina pour son dynamisme et sa motivation sans faille, un bel exemple de réussite !
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