Daniel Burek : "Ma vocation de kebabologue"

Le 19/10/2009 à 10h20 - Interview

Nous inaugurons aujourd'hui une nouvelle rubrique qui mettra régulièrement à l'honneur les amateurs de kebabs de tout horizon, à travers une petite interview.

Nous commençons en fanfare, avec un véritable OVNI du kebab, Daniel Burek, webmaster du site kebabology.com, véritable mine d'or de photos d'enseignes de kebab.

L'équipe de Kebab-Frites est partie à la rencontre de ce fanatique du kebab, qui parcourt le monde à la recherche de son Saint-Graal : la représentation du kebab sous toutes ses formes. Nous vous ramenons le compte-rendu d'un entretien pour le moins étonnant !

Pouvez-vous vous présenter?
Daniel Burek, diplômé en Kebabologie de l'université d'Istanbul, je termine une étude sur "la représentation du kebab au quotidien". Je suis actuellement détaché à Bruxelles dans le cadre de mes travaux, mais j'ai longtemps habité à Paris.

Décrivez-nous votre parcours et vos recherches en Kebabologie? D'où vous vient votre passion pour le Kebab?
Ma vocation de kebabologue est apparue dans la prime enfance. Je bavais devant ces morceaux de viande qui tournaient sur les broches, sans toutefois pouvoir me les offrir, l'argent de poche étant trop chiche. Malheureusement des traumatismes que je ne détaillerais pas ici m'empêchent aujourd'hui de manger de la viande...
Une passion était née, mais j'étais devant un dilemme : comment rassasier ma fascination pour le kebab, sans pouvoir en manger ? J'étais tel une béarnaise perdue au fin fond de l'Andalousie. Aïe! Au lieu de trop tergiverser, j'ai décidé de suivre une formation diplômante en kebabologie, tout en restant indécis sur le thème de mon sujet de thèse.

La réponse m'est venue alors que je continuais ma carrière académique à Berlin, fief du döner. J'ai rapidement remarqué que les restaurants affichaient des photos destinées à allécher le chaland. C'est ainsi que j'ai décidé de cataloguer toutes les représentations du kebab. Faute de pouvoir en manger, depuis 2006, j'inventorie les différentes représentations du döner. Je ne prends donc jamais le vrai kebab en photo, mais me limite à capturer les logos/photos qui représentent le kebab.
La collection compte actuellement un cocktail d'environ 700 pièces, issues de 16 pays et 43 villes. Je bénéficie désormais du soutien d'apprentis kebabologues qui m'aident à étoffer la collection. Je les en remercie !

Mangez-vous souvent des Kebabs? Et à fortiori, avez-vous un restaurant préféré ? Un pays de prédilection ?
J'ai consommé mon dernier kebab à Nantes, il y a de nombreuses années. Mon kebab-madeleine de Proust serait donc 'Antalya', où la qualité de la sauce n'avait d'égal que le décolleté de la serveuse. Je la revois trancher voluptueusement les morceaux de viande en slow-motion. Puis un jour elle a rit, et m'a conquis. Je pouvais ainsi dévorer les deux, l'une des yeux, l'autre de la bouche.
A Paris, j'ai une préférence pour les stations 'Blanche' et 'Porte Maillot', mais ma ville préférée reste Berlin, une cure y fait du bien de temps en temps.

Le Kebab idéal pour vous, c'est...
...dans le cadre de mes recherches : la représentation la plus stylisée possible, ou une photo haute résolution sur laquelle on peut aisément distinguer la texture de la viande (sang, graisse, etc...).
...dans la consommation personnelle : une utilisation d'ingrédients non conventionnels (concombres, aubergines, ananas).

Une anecdote particulière à nous raconter ?
Si vous vous sentez seul au Japon faute de pouvoir communiquer avec les samouraïs, vous pouvez vous rendre dans le quartier d'Akihabara où il y a plusieurs 'grecs', dont le personnel est adorable et parle très bien anglais.

Je remercie kebab-frites.com qui me permet de suivre l'actualité du kebab au plus près !

Merci à Daniel Burek pour le temps qu'il nous a accordé, nous lui souhaitons bon courage dans sa longue et interminable quête photographique de la plus belle représentation du kebab !